Burnout : La grenouille qui n’avait jamais chaud

par | 19 Nov. 2019 | 0 commentaires

GESTION DU STRESS – Le surmenage peut vous amener à vous effondrer physiquement et psychiquement.

Mais quels sont les signes vous indiquant que vous êtes candidat au burnout ?

Modélisation du cerveau

T out le monde a maintenant entendu parler du burnout. Les premières observation de ce phénomène remontent à 1969(1) et 1974(2). Elles mentionnent qu’un engagement excessif et prolongé dans le travail est suivi d’un écroulement physique et psychique.

Il n’existe toutefois pas de définition standard psychologique ou médicale de ce phénomène. Dès la dixième édition de la Classification Internationale des Maladies de l’Organisation Mondiale pour la Santé (ICD-10 de l’OMS), le burnout est répertorié comme étant un « état d’épuisement complet » avec le diagnostique « facteurs influant l’état de santé et menant à la demande de services de santé… Problèmes en référence aux difficultés de gérer la vie ». 

Contrairement à la dépression, le burnout n’est donc pas diagnostiqué comme une maladie mais plutôt comme un ensemble de facteurs fragilisant l’individu et pouvant entraîner des maladies. Les médecins peuvent en évaluer la profondeur en utilisant par exemple l’échelle MBI de Maslach qui quantifie les niveaux de l’épuisement physique et psychique, la dépersonnalisation (la capacité à gérer la relation aux autres) et le sentiment de ne plus arriver à faire son travail. 

Dépassé un certain seuil de stress, l’organisme et le psychisme lâchent prise subitement. Les symptômes peuvent prendre diverses formes mais en général l’épuisement est total, les fonctions cognitives affectées ; un déséquilibre physiologique s’installe et des pathologies physiques ou psychiques sévères peuvent se déclarer sous de nombreuses formes telles que faiblesse musculaire, accablement, manque de motivation, troubles de la concentration, repli sur soi. La personne se « dépersonnalise » comme si elle perdait, pour quelque temps, une part d’elle-même. Le système immunitaire s’affaiblit et des maladies peuvent également se déclarer à cette occasion. 

J’ai reçu un jour un client qui me demandait de l’aider à se remettre d’un burnout. L’engagement professionnel de cette personne l’avait amené à renier les signes précurseurs de l’épuisement pour essayer de maintenir son niveau de performance sous la pression de sa hiérarchie. Bien que n’ayant aucun antécédent médical, son état s’était soldé par un arrêt cardiaque survenu sur son lieu de travail ! Heureusement, un de ses collègues l’avait réanimé. Il lui a fallu plus d’une année pour récupérer de cet évènement. Pour lui, le message du corps avait été particulièrement violent. Il a depuis réorienté ses activités et a retrouvé l’apaisement dans sa vie. 

Précurseurs 

Le burnout est généralement précédé de signes précurseurs permettant de vous alerter et de réagir : 

  • Stress accru. Il peut-être consécutif à un évènement professionnel comme un changement de poste, une réorganisation, du harcèlement.
  • Fatigue omniprésente
  • Même avec cette fatigue, l’endormissement est difficile et le repos n’est plus réparateur. La personne se réveille fatiguée.
  • Difficultés de s’arrêter et prendre du repos, de se mettre sur « off ».
  • Des tâches habituellement simples paraissent éprouvantes et compliquées.
  • Les idées sont confuses, la concentration difficile et les détails d’une information facilement oubliés.
  • Perte de patience, irritabilité
  • Ressenti émotif important sans raison apparente
  • Difficultés à porter de l’intérêt aux activités en dehors du travail
  • Tendance à fuir les relations sociales
  • Consommation de café, de cigarettes, d’alcool ou de stupéfiants accrue
  • Changement dans les habitudes alimentaires; prise ou perte de poids 

En outre, ces signes peuvent s’accompagner de symptômes physiques tels que : 

  • Rhumes et infections virales à répétition, blessures s’infectant facilement
  • Maux de tête, d’estomac ; douleurs musculaires ou articulaires
  • Fourmillements, perte se sensibilité, paralysies dans les membres ou le visage
  • Perturbations cardiaques (arythmie, extra-systoles, hypertension…) 

Ces perturbations s’installent insidieusement au fil des semaines. Généralement, l’entourage de la personne prend conscience du changement de son état mais celle-ci a tendance à s’installer dans le déni avec l’illusion de garder le contrôle de la situation. 

Si vous vous sentez concerné par ces signes et symptômes, il vous faudra au minimum lever le pied. Il est intelligent de vous rapprocher d’un professionnel de la santé pour faire un bilan et vous assurer de l’origine du problème. Faites-vous aider pour retrouver du sens dans vos activités. Il vous faudra faire le point sur vos priorités et établir un équilibre entre vos activités professionnelles, familiales, sociales, de loisirs et clarifier vos objectifs de vie. 

Accepter de demander de l’aide dans une telle situation n’est bien évidemment pas une démarche facile à entreprendre mais elle est la démonstration d’une grande conscience de soi.

 

(1) Harold B. Bradley (1969) : Community-based treatment for young adult offenders 

(2) Freudenberger, H. J. (1974): Staff burn-out. Journal of Social Issues, 30, p. 159 – 165

« En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte. »

 

La fable de la grenouille qui n’avait jamais chaud.

Imaginez une marmite remplie d’eau froide dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite. L’eau chauffe doucement et devient bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue de nager.

La température commence à grimper. L’eau est chaude. C’est un peu plus que n’apprécie la grenouille; ça la fatigue un peu, mais elle ne s’affole pas pour autant.

L’eau est maintenant vraiment chaude. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle est aussi affaiblie, alors elle supporte et ne fait rien.

La température de l’eau est maintenant vraiment trop chaude, la grenouille n’a plus la force de réagir et va s’ébouillanter sans jamais s’être extraite de la marmite.

Cette métaphore reflète parfaitement le processus amenant un individu au burnout.

Merci d’avoir pris le temps de me lire !

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Jef

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