TDAH : la piste génétique se précise

par | 9 Juin. 2022 | 0 commentaires

Le TDAH est un trouble neurologique touchant aussi bien l’enfant que l’adulte.

Des chercheurs viennent d’en faire progresser la compréhension sur ses origines.

Modélisation du cerveau

Le TDAH (Trouble De l’Attention avec ou sans Hyperactivité) est un trouble neurologique dont on peut supposer la présence lorsque la personne présente les comportements suivants :

– Elle a de la difficulté à se concentrer.
– Elle a de la difficulté à rester organisée.
– Elle oublie d’accomplir les tâches prévues.
– Elle a de la difficulté à rester assise sans bouger.
– Elle peut également manquer d’inhibition. (tendance à couper la parole)

Population impactée

Le TDAH est essentiellement diagnostiqué chez les enfants. Les symptômes apparaissent généralement vers l’âge de 3 à 5 ans pour être diagnostiqués vers l’âge de 7 ans. Chez 30 à 50 % des individus, les symptômes d’hyperactivité disparaissent à l’âge adulte, peut-être par disparition pure et simple des symptômes, mais plus probablement par l’acquisition de moyens de compensation.

Les hommes sont trois fois plus susceptibles de recevoir un diagnostic que les femmes. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’ils sont nécessairement plus touchés. Les femmes sont connues pour avoir une plus grande capacité de suradaptation que les hommes et peuvent ainsi mettre en place instinctivement des stratégies de résilience. De plus, l’hyperactivité peut se manifester spécifiquement sur le plan mental chez la femme. Ces facteurs sont susceptibles de faire passer le trouble inaperçu.

Par ailleurs, certaines personnes HPI (Haut Potentiel Intellectuel) arrivent à compenser efficacement ce trouble grâce à d’autres capacités cognitives comme la vitesse de traitement de l’information ou encore une grande capacité à mémoriser.

De plus, les seuls outils disponibles à ce jour pour le diagnostic ne reposent que sur des échelles et questionnaires d’évaluations comme l’ADHS-RS validé par l’OMS ou encore l’échelle de Conners.

En France, il est généralement admis un taux de prévalence du TDAH de 3,5 % à 5,6 % chez les enfants âgés de 6 à 12 ans. Toutefois, une étude récente (1) qui s’est basée sur l’analyse des données de l’assurance maladie a mis à mal ces chiffres. Elle a permis d’établir une estimation de la prévalence de seulement 0,3 % dans ce pays. Cette étude nous interpelle sur les biais méthodologiques ainsi que sur les conflits d’intérêts susceptibles d’orienter les études de prévalence du TDAH.

Il est par conséquent délicat d’établir un modèle statistique fiable de la population atteinte. Toutes statistiques mises à part, les personnes atteintes pas ce trouble expriment souvent une véritable souffrance. Ils dépensent beaucoup d’énergie pour mettre en œuvre de véritables stratégies afin de pallier leur manque d’attention.

Les traitements aujourd’hui

Comme beaucoup de troubles d’ordre neurologiques, les causes du TDAH ne sont pas bien définies. On l’attribue principalement à une carence de dopamine combinée à d’autres facteurs comme le patrimoine génétique, les facteurs environnementaux ou de problèmes lors de la périnatalité.

Il n’existe pas de solution médicale pour éliminer le TDAH. Nous ne connaissons à l’heure actuelle que des moyens permettant d’améliorer les symptômes.

  • Par la voie médicamenteuse :

– En utilisant des psychostimulants (amphétamines) à base de méthylphénidate (Ritalin®, Rilatine®, Biphentin®, Concerta®, PMS-Méthylphénidate®) stimulant la production de dopamine et qui, paradoxalement, apaise la personne, améliore sa concentration et lui permettent de vivre davantage d’expériences positives. Ces traitements ne sont pas anodins et doivent être rigoureusement effectués sous un contrôle médical strict compte tenu des risques qu’ils représentent sur le plan cardio-vasculaire et de leur impact sur la croissance de l’enfant.

– Par la prise de médicaments non stimulants à base d’Atomoxétine (Straterra®) qui agiront sur la modération de la noradrénaline.

Il semble toutefois que ces médicaments perdent de leur efficacité si le traitement doit de prolonger dans le temps.

  • Par la psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) :

– Pour permettre d’orienter l’individu sur un fonctionnement mental motivant et de mettre en place une organisation de vie efficace.

Ces traitements peuvent également être associés à un apprentissage de l’auto-hypnose de manière à mobiliser les ressources de concentration aux moments opportuns.

Du nouveau sur la piste génétique

Une nouvelle étude visant à mieux comprendre les causes génétiques du TDAH a été réalisée par des chercheurs israéliens de l’université Ben Gourion du Néguev et du centre médical universitaire de Soroka. Cette étude a été publiée dans la revue scientifique à comité de lecture Nature Communications (2).

Nous savions qu’il existait des prédispositions génétiques et selon cette nouvelle étude, le gène impliqué pourrait être une mutation du CDH2.

Le CDH2 (3) est un gène qui code la N-cadhérine, responsable de l’activité et de la formation des synapses cérébrales. Une mutation dans CDH2 altère cependant cette activité. Ceci, à son tour, a un impact sur les niveaux de dopamine dans deux structures cérébrales spécifiques : le mésencéphale ventral et le cortex préfrontal, tous deux impliqués dans le TDAH.

L’équipe a utilisé l’outil CRISPR (4) pour insérer ce type de mutation dans des gènes de souris homologues, ce qui a provoqué une hyperactivité héréditaire.

Test d'exploration à champ ouvert par la souris avant et après modification du CDH2

« En plus de l’importance scientifique de trouver une délimitation claire d’une nouvelle base génétique et de voies moléculaires pour le TDAH, les cellules humaines mutantes et la souche de souris porteuse de la mutation humaine peuvent servir de système modèle efficace pour la découverte de nouveaux médicaments pour TDAH », a déclaré dans un communiqué l’un des auteurs, le professeur Ohad Birk.

Les implications de cette découverte pourraient aider à ouvrir la voie à une meilleure compréhension du fonctionnement du TDAH et de la manière dont il peut être traité et géré.

Si l’industrie pharmaceutique a la volonté de développer les recherches dans ce sens, cette piste permettrait de redonner de l’espoir à toutes les personnes atteintes par ce trouble.

références:

(1) Prévalence, diagnostic et médication de l’hyperactivité/TDAH en France — Annales Médico-psychologiques revue psychiatrique
(2) CDH2 mutation affecting N-cadherin function causes attention-deficit hyperactivity disorder in humans and mice
(3) https://www.proteinatlas.org/ENSG00000170558-CDH2
(4) https://lejournal.cnrs.fr/articles/crispr-cas9-des-ciseaux-genetiques-pour-le-cerveau

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Jef

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